Une présence dans la nuit. Le bon combat.

« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » Mt 28,20.

Quand les bourrasques des épreuves frappent, je suis sans voix, comme assommée, ne pouvant ni penser, ni rien dire de ce non sens. Après un temps, tout s’apaise au plus profond. Du silence, une timide lumière se lève, des questions : qui cherches-tu ? Pourquoi es-tu là ? Que veux-tu au plus profond de ton cœur ?

« Je t’aime Seigneur, ma force », mon ami. Cette phrase du psautier est le gouvernail de ma vie de moniale dominicaine dans la barque de l’Église dont Jésus tient la barre. La brise de l’Esprit ouvre doucement la voie du désir, conduit à la perception de quelqu’un dans la nuit, je ne suis pas seule. Reconnaissance dans l’espérance : Jésus qui m’a pardonnée, reconnaîtra en moi mes efforts, mes luttes à poser des actes d’amour fraternel. Cette parole goûtée ruminée m’apporte paix, joie profonde qui cohabite avec l’épreuve ou son souvenir. Je ne suis pas seule. Mon regard sur l’épreuve change. Le Seigneur agit en moi, je suis apaisée et je peux vivre la réalité des évènements.

Ma vie comme toute vie a une portée sur l’humanité. Mes actes ne sont pas neutres.

En communauté, nous nous pardonnons mutuellement pour vivre ensemble à la suite de Notre Père Saint Dominique. Sa prière « Ma Miséricorde que vont devenir les pécheurs » est nôtre pour nous et autrui, pour nos Frères, les prêtres, ministres de la Parole de la réconciliation.

Tous ensemble embarqués, que l’Esprit souffle les voiles de la foi ! Avec reconnaissance, chantons pour notre vie habitée, pour la tendresse de notre Dieu, notre Rédempteur. Oui, par l’accueil de son amour, du Verbe fait chair. Il est « le pain de Vie » pour notre traversée. Par sa Croix à la proue de l’Église, il nous ouvre le ciel, demeure des Saints, de tous ceux que nous aimons et qui nous précèdent auprès du Père. Aimons-nous pour ne pas rester seul, mais en communion d’humanité pour le bon combat du pardon qui permet de vivre ensemble une histoire sainte, aventure en clair-obscur. Allons de l’avant et pensons à Notre Sauveur. Notre Mère, La Vierge Marie nous tient la main. Confiance, joie, espérance !

Ouvrons notre cœur aux Écritures et à l’exemple de Notre Père Saint Dominique, Lumière de l’Église, montons vers Jérusalem, lieu de notre salut. Christ est vivant !