Chasse au trésor

« Je répandrai mon Esprit sur toute créature : vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos anciens auront des songes. » Ac 2,17

Avec « Carême dans la Ville », nous nous sommes lancés dans une drôle d’aventure ! On nous a dit qu’il fallait parler de l’amour, et si possible de l’amour mystique… On a sans doute pensé que les moniales, c’était des spécialistes en la matière parce qu’elles n’avaient rien d’autre à faire qu’à aimer et prier et que quand on aime et qu’on prie, le tour est joué, c’est bien connu : on devient de grands mystiques !

Après des années à me demander en quoi pouvait bien consister cet amour mystique, chanté par des générations, j’ai un jour compris – et ce fut une grande bonne nouvelle – qu’il était comme ce trésor caché dans le champ qu’un homme découvre, et que je n’avais même pas besoin d’être dans un monastère pour le trouver ! En nous, tout au fond de nous, un amour immense a été répandu à profusion qui ne demande qu’à se déverser au quotidien, dans les toutes petites choses et dans les grandes, au travail, en famille… ou au monastère ! C’est ce qu’avait bien compris Thérèse avec sa petite voie.

La mystique n’est en rien l’apanage de ceux que le Seigneur met à part. Cet homme (ou cette femme !) ‒ ça peut être vous, ça peut être moi – quand il a découvert ce trésor, il vend tout ce qu’il a : ça veut dire qu’il  peut effectivement entrer au monastère mais qu’il peut aussi vivre la  vie de tout le monde. Quelque chose a radicalement changé en lui et pour lui – un peu comme quelqu’un qui envoie balader ses béquilles parce que son point d’appui est désormais intérieur. Quoi qu’il fasse et où qu’il vive, une joie et une liberté nouvelles l’habitent.

Sœur Geneviève-Emmanuel