Méditation pour la solennité du Christ Roi, dernier Dimanche de l’année liturgique

« Alors, tu es roi ? »
Jésus répondit :
« C’est toi-même qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

Le dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ Roi, mais comment le célébrons-nous ? Et lui, que voit-il de nous qui le célébrons ?

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous découvrons le dialogue de Jésus avec Pilate, qui révèle l’écart manifeste entre les pensées des hommes et celles du Seigneur. Pilate veut savoir si Jésus est roi ou non, mais pour Jésus la question n’est pas là ! En posant sa question, Pilate a le sentiment de pouvoir comprendre la personne à partir de sa seule identité, sa position sociale et son titre. Nous-mêmes, si nous connaissons le nom d’une personne, son lieu de résidence, son école ou son lieu de travail, nous estimons dans une certaine mesure la connaître.

Mais ce n’est pas ainsi que Jésus nous regarde. Nous ne pouvons pas entrer dans une vraie relation avec Jésus sur la base d’éléments extérieurs qui peuvent ne rien dire du fond de la personne… La vérité de l’homme est cachée dans son cœur et seul son véritable moi peut entrer en relation avec Jésus.

Alors quand nous célébrons Jésus comme Roi, où nous plaçons-nous ?

Comme un parmi la foule, saluant de loin le Christ, le glorieux Roi des armées ? Comme une foule lors d’une messe papale ? C’est une expérience merveilleuse, mais est-ce là que Jésus nous attend –  à regarder de loin ? Non, sans doute !

Lorsque Jésus répond à Pilate : « c’est toi-même qui dis que je suis roi », il ne récuse pas le titre de roi mais invite Pilate à se situer autrement, à penser autrement. Comme s’il lui disait : « Oui, je suis bien roi mais ta façon de penser la royauté n’a rien à voir avec ce que je suis ! » Jésus ose se dire roi au cœur d’un procès inique qu’il va perdre, délaissé de tous jusqu’à ses plus proches. Lors de la Passion, nous voyons en lui un roi sans royaume, sans armée, sans puissance et lui, à cette heure, contemple cette humanité à qui il est venu apporter toutes les richesses de l’Amour de Dieu et qui se moque de lui et le bafoue…

Oui, en cette fête du Christ-Roi, nous sommes appelés à ouvrir « les yeux de notre cœur » pour entrer dans une réalité qui « dépasse tout ce que nous pouvons imaginer et concevoir », comme le dit St Paul. Laissons le Christ-Roi poser son regard sur nous afin de comprendre le grand mystère de sa royauté dans la pensée de Dieu.

Collaboration de Sr Marie-Joséphina et Sr Géneviève-Emmanuel