Le Monastère de Prouilhe en quelques dates

Dès le X° siècle, un document atteste l’existence d’une chapelle dédiée à la Vierge Marie, dans un hameau du nom de Prouilhe, à la croisée des chemins, au pied du village médiéval de Fanjeaux.

En 1206-1207, Dominique de Caleruega choisit ce lieu pour y établir quelques femmes converties du catharisme par sa prédication : la communauté de Prouilhe était née, prémices de ce qui deviendra, en 1217, l’Ordre des Prêcheurs.

A partir de Prouilhe, Dominique rayonne dans toute la région. Il prêche sans relâche, souvent seul, « à pied et dans la pauvreté volontaire », s’appuyant sur la prière et la fraternité de la petite Communauté de sœurs.

Prouilhe est au cœur de la « Sainte Prédication ».

En 1212-1213, des bâtiments conventuels sont érigés pour remplacer les maisons dans lesquelles les sœurs s’étaient installées de façon provisoire.

Après la mort de Dominique, la communauté se développe rapidement. A son apogée, vers 1340, on compte plus de cent cinquante sœurs et une population totale autour du monastère de près de cinq cent personnes, dont de nombreux « donats » rattachés à l’Ordre naissant : les premiers laïcs dominicains….

En vertu du concordat signé en 1516 entre le Pape et François I°, le roi de France nomme  les prieures du monastère à partir de 1538. Pendant plus de deux siècles, les sœurs feront face à cet état de fait en élisant leurs propres prieures.

En 1715 un incendie ravage les bâtiments et on entreprend, sur les plans de l’architecte du roi, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, de nouvelles constructions.

En 1789 éclate la Révolution française. En 1792 les Sœurs sont expulsées et les bâtiments détruits, vendus pierre par pierre… 

Lorsqu’en 1850 le P. Lacordaire, restaurateur de l’Ordre dominicain en France, arrive à Prouilhe avec le désir d’y édifier un petit monument en mémoire de la première communauté, il ne trouve plus aucune trace des imposantes bâtisses du siècle précédent.

Il est accompagné d’une tertiaire dominicaine, la Vicomtesse Jurien de la Gravière qui consacrera une grande partie de sa fortune à la reconstruction du Monastère.

Après la mort de la bienfaitrice, le Monastère encore inachevé est racheté par les Sœurs du monastère de Nay (près de Lourdes) par l’entremise du Père Cormier, alors Provincial de Toulouse.

Le 30 avril 1880, la vie dominicaine reprend à Prouilhe avec l’arrivée de 9 sœurs de Nay.

Dans la nuit du 17 au 18 août 1990, un incendie dévaste les lieux conventuels obligeant la Communauté à vivre pendant trois ans et demi dans ses deux maisons d’accueil.  C’est à Noël 1993 que les sœurs réintègrent le monastère complètement rénové.

Le 2 février 2003 la communauté accueille 9 sœurs venues des quatre coins du monde pour vivre au quotidien la dimension internationale de l’Ordre voulue dès l’origine par Saint Dominique.